Une trentaine de personnes dont la moitié étaient de la SH35 se sont réunies mardi 26 novembre pour découvrir le temps d’un après-midi le parc de l’Hôpital Guillaume Régnier. Cette visite était proposée en accès libre dans le cadre de la semaine de l’arbre coordonnée par la MCE.
Au rendez-vous, le plaisir d’écouter et d’échanger avec Gilles Heurtebize et David Jolly, respectivement responsable des espaces verts et infirmier de l’Unité d’hospitalisation en addictologie ‘les Iris’, tous deux passionnés par leurs métiers et engagés dans l’amélioration du bien-être des patients et des soignants. Leur plaisir palpable à nous accueillir et leurs convictions ont immédiatement séduit les amateurs que nous sommes et le dialogue s’est vite installé.
25 hectares pour le seul site de Rennes situé Rue du Moulin de Joué et vous comprenez que le plus clair du temps des 11 personnes de l’équipe de Gilles est consacré à l’entretien, la taille, le broyage mais pas que … toujours avec l’intérêt des patients en tête, les plantations également : vivaces odorantes, arbustes à baies aux couleurs d’automne, de jeunes arbres au naturel, sans traitement et tenant compte de l’environnement, par exemple la construction de nouveaux bâtiments et bien sur le changement climatique. Une vigilance particulière est portée à l’état des arbres installés depuis bien longtemps.
Histoire, horticulture et architecture se mêlent et nous apprenons que jusqu’aux années 50, l’hôpital vivait en autocratie, sa zone géographique s’étendait jusqu’à la Vilaine et incluait potagers, animaux et même un moulin.
Dans les serres poussent et sont propagées pléthore de plantes grasses, plantes d’intérieur et plantes à fleurs, toutes destinées aux services qui en font une demande et aux patients dans le cadre de leurs soins.
Gilles et David s’avouent d’être de doux rêveurs qui œuvrent pour faire avancer le concept de soigner par le végétal – y compris dans la tête des décideurs – concept qui est de plus en plus étayé par la recherche scientifique. Gilles rêve d’installer ruches et moutons et d’offrir aux patients une bouture, un bouquet de fleurs et, pourquoi pas, leur propre carré potager. Les arbres fruitiers récemment plantées pourraient fournir des ingrédients pour des ateliers cuisine.
A la recherche de voies complémentaires aux soins par les médicaments, David considère le parc comme une véritable unité de soins et témoigne de cas d’extraction de patients en crise qui se calme une fois au jardin ; la Nature a le pouvoir de faire tomber l’état de stress de façon significative. De même tous les mercredis des patients déambulent dans le parc puis passent du temps dans la serre où l’équipe de Gilles leur propose des contenus concrets autour des plantes, une heure trente avec le végétal inclus dans leurs parcours de santé. Convaincu (et convaincant), David poursuit ses études dans le domaine de l’ergothérapie et nous informe d’un nouveau diplôme universitaire en hortithérapie
Le parc ainsi que les démarches décrites ci-dessous semblent être des éléments clés de la volonté de dé-hospitalisation et de la déstigmatisation de la psychiatrie. L’hôpital Guillaume Régnier est un hôpital dynamique qui s’ouvre à l’extérieur pour le bien-être des usagers : carrés potagers, ateliers de toutes sortes ; marchés de Noël ; collaboration entre patients et employés d’Yves Rocher pour des espaces détentes dont le mobilier démontre l’inventivité des concepteurs à partir de matériaux de récupération (citons la table ‘baignoires’ !)
Nous, à la SH35, plus que convaincus du pouvoir de la Nature et du végétal, nous ne pouvons que souhaiter la réalisation de tous ces rêves et de projets et encourager d’autres à se promener dans ce parc et ainsi – au-delà de la découverte du patrimoine architectural (chapelle, maisons rennaises) et végétal – faire preuve de solidarité.
Allez, une visite à la belle saison, cela vous dit ? Linda GUERVENOU