l’Api-foresterie pour des jardins et des paysages mellifères par Yves DARRICAU

mise à jour le 17 fév. 23

Conférence du dimanche 5 février 2023

Diaporama de la conférence : lien ici

Un compte rendu réalisé par Denis Rouve, membre de la SH 35  
  
Convaincants, les propos de monsieur DARRICAU l’ont été et la nombreuse assistance de ce dimanche matin était fort attentive. Il avait préparé quelques beautés et beaucoup de diversité pour un exposé engagé à partir d’ un triple constat:
— appauvrissement, diminution de la flore dans les campagnes , la biodiversité diminue beaucoup partout, l’innombrable petit peuple des insectes et les abeilles, les pollinisateurs pâtissent d’un manque de fleurs sauf dans les parcs, les jardins et les villes en général.
–mécanisation, grandes cultures, paysages ruraux grandement modifiés, effacement des haies, des talus et fossés et leurs cortèges de végétation herbacée, arbustes, arbres autant d’abris et de ressource alimentaires, nectar et pollen pour les butineuses.
– variations, perturbations climatiques : étés plus chaud, plus secs, plus longs; hivers plus doux qui suscitent des floraisons précoces et « réveillent » les abeilles, mais il n’y a rien à manger. En mai tout aura fleuri. Les vendanges sont entreprises  20 jours plus tôt que d’habitude. En Californie, les ruches sont mises en chambres froides pour faire croire aux abeilles que c’est l’hiver.

–Les ressources en nectar et pollen sont essentielles à la vie des abeilles et au bonheur professionnel des apiculteurs. Elles pollinisent de fleurs en fleurs, de pistils à étamines, du » circuit court  » pour une efficacité locale, activité spécialisée à la différence de la pollinisation qui va à tout vent. Elles ont besoin, pour une meilleure santé, de pollens variés collectés sur une riche palette végétale diversifiée, au printemps, l’été prolongé et en particulier lors de la constitution de réserves avant l’hiver.

Réagir, il faut refleurir : refleurir avec les espèces déjà disponibles et aussi avec quelques exotiques pour leurs potentialités et leur durée de floraison :
Les Saules, dont S. semperflorens, en fleur depuis février jusqu’au mois d’août.
Edgeworthia japonica, dont les fleurs sont têtes en bas abritées des pluies, adaptation à son climat d’origine…comme en Bretagne ! actuellement en fleurs au Thabor.
Chimonanthus praecox et parfumé pour les jardiniers.
Erable opale, Acer opalus, un arbre parmi les premiers à fleurir, espèces de la méditerranée qui peut « remonter » vers  le nord avec le réchauffement climatique.
Les Tilleuls, quatre espèces sauvages en France, des dizaines en Chine, présent avec une réelle adaptabilité de la Corée jusqu’en Himalaya.
Savonnier de Chine, Koelreuteria panniculata  (introduit en France en 1789  ! ) présent de la Chine du nord et Corée jusqu’en Himalaya, donc avec une réelle adaptabilité aux variations climatiques ; floraison en juillet, août, septembre en grandes pannicules jaune doux, fruits en capsules, à découvrir.
Acacia un genre et des espèces venues d’Amérique du nord, d’autres du Mexique.
Tetradium danielli ou Euodia Danielli « l’arbre à miel », très attractif, très riche en nectar et pollen ; floraison spectaculaire…souvenez -vous de cette photographie d’une rue de Nancy.
Castanea seguinii, encore une rareté dans les jardins, ce qui pourrait bien changer, l’espèce fleurie en continu de mai à novembre, que demander de plus. Des semis ont été réalisés en automne chez 4 adhérents de la SH35…expérience à suivre
Heptacodium miconioides, en fleurs avant le lierre, bien de chez nous, tout aussi indispensable pour les butineuses, comme Viburnum tinus également très connu dans nos jardins.


   Quelques jours avant ce dimanche, Sylvie et José avaient concoctés une présentation de plantes « insolites » pour le groupe «arbres et paysage » dont plusieurs espèces asiatiques… cette conférence a confirmé l’intérêt des jardiniers pour ces plantes venues d’ailleurs. 



Quelques ouvrages de Yves DARRICAU

DESCRIPTION :
Nos paysages changent, les plantes souffrent et dessaisonnent, les abeilles disparaissent et leur alimentation devient problématique… Chacun de nous peut agir et planter pour que, demain, les pollinisateurs survivent et que nos jardins s’adaptent et continuent à faire rêver. Autour de quelque cinquante portraits d’arbres, d’arbustes et de lianes indigènes et exotiques (savonniers, tilleuls, lotus, buddleias, kalopanax, tetradiums, cyprès, saules…) se dévoile une nouvelle diversité végétale qui apportera des solutions écologiques face au changement climatique, enrichira la palette des amoureux des abeilles et permettra l’émergence d’une api-agroforesterie adaptée tant à nos jardins qu’aux espaces agricoles et urbains. Ces plantes, déjà expérimentées, sont choisies, en complément de la flore usuelle, pour leurs floraisons tardives ou au contraire très précoces, pour des solutions paysagères et écologiques adaptées aux canicules et aux hivers doux à venir, et pour assurer aux abeilles une alimentation saine avec des apports réguliers de nectar, de pollen et de résines à propolis… Des végétaux beaux, faciles à vivre, mellifères et riches d’histoires à planter pour demain !


Description :
Pour faire face au changement climatique et à la grande détresse de notre biodiversité, une des solutions qui fait consensus consiste à planter des arbres. Cette bonne résolution ne portera ses fruits que si l’on plante des arbres et arbustes adaptés au temps qui vient. Yves Darricau nourrit notre réflexion, écrit une histoire des arbres sur notre territoire et raconte ce qui nous lie à eux depuis les premiers hommes. En écho à ce récit, l’auteur préconise une palette végétale de plus de 50 espèces pour enrichir et embellir nos paysages, des plantes usuelles parfois sous-utilisées, des créations horticoles à richesses potentialisées et de récentes délivrées à acclimater sans hésiter.