Ronan COGNET est vétérinaire et phytothérapeute
Sujet technique et donc difficile à transcrire pour les néophytes que nous sommes, mais découverte ô combien intéressante pour les bénéficiaires de la conférence.
10% des plantes peuvent donner des huiles essentielles , c’est dire si la panoplie peut être abondante et pour des usages variés , concernant tant les hommes, les animaux que les plantes.
Pour notre usage de jardiniers, si l’on parle beaucoup de l’huile de sarriette pour certaines maladies, les essais scientifiques en cultures de production n’ont pas encore été probatoires.
Gageons que l’usage de ces huiles est prometteur de bel avenir tant pour les humains , les animaux et les plantes.
Gérard BRIERE
Archives de catégorie : Conférence
5 Mai 2024 : Arbres indigènes et/ou exotiques face au réchauffement climatique
Arbres indigènes et/ou exotiques face au réchauffement climatique par
Yves-Marie ALLAIN.
Ingénieur & paysagiste dplg de Versailles, ancien directeur du Jardin
des plantes de Paris et de l’Arboretum national de Chèvreloup.
En parcourant parcs et jardins, la diversité des plantes présentées est presqu’infinie. Une analyse plus fine révèle que 80 à 90 % de ces végétaux ne sont pas indigènes, mais exotiques et qu’ils furent introduits au cours de ses derniers siècles en provenance de continents fort éloignés comme l’Amérique, l’Extrême-Orient ou l’Australie. Comment toute cette diversité réagit-elle au changement climatique ?
Y-M. ALLAIN vous propose lors de cette conférence de fournir des éléments de réponse pour le futur de nos parcs, jardins, vergers et autres plantations.
une compte rendu est ci dessous
Dimanche 5 mai 2024 : « Arbres indigènes et/ou exotiques face au changement climatique par Yves Marie ALLAIN, ingénieur horticole, paysagiste, ancien directeur du jardin des plantes de Paris
Comme Yves Lebouc me le disait, très justement en aparté après la conférence, ceux qui espéraient repartir avec une liste de plantes pour le futur seront peut-être déçus, mais Y.M ALLAIN a évoqué des fondamentaux et c’est très bien.
Bien distinguer, climat (des moyennes dans la durée qui ignorent les extrêmes) et, météo (températures locales avec « remontées » plus chaudes au sud, plus humides au nord.)…Ce sont les facteurs limitant qui brident l’acclimatation, et la survie de certains exotiques (au delà de 30°C pour les uns ou insuffisances d’humidité pour d’autres).
Des évolutions constatées: le chêne vert est « remonté », le buis également. Des plantes exotiques nombreuses ont été introduites en Europe, « venues » d’Amérique et beaucoup de Chine et du Japon, d’autres encore sans doute à l’avenir? mais lesquelles sans vraiment connaitre à ce jour les changements climatiques à venir. Attendre et voir a-t-il dit, tout en regrettant la disparition de la phénologie* dans la connaissance actuelle et le peu d’implications de nos institutions scientifiques.
Denis ROUVE
La conférence sur les Thés
un petit compte rendu de la conférence
Le 17 mars 2024, Marine Chottard enseignante au lycée horticole
d’Hennebont est venue nous présenter les camélias théiers en Bretagne.
Le Camelia est originaire de la chaine de l’Himalaya, entre la Chine et
l’Inde. Il en existe diverses espèces dont le Camelia sinensis divisé en
2 variétés C. sinensis var sinensis et C. sinensis var assamica.
Connaissant le biotope de ces camélias, elle nous a démontré que C.
sinensis retrouvait toutes les conditions de culture en Bretagne : terre
à pH acide, hygrométrie supérieur à 60% (mais surtout pas les pieds dans
l’eau), pluviométrie supérieure à 1000mn, résiste à -5°C mais pas de
températures trop chaudes, exposition mi ombre mais à l’abri du vent !
et nul besoin d’une grande profondeur de sol.
De ce fait, ce camelia aurait été introduit en Bretagne dès 1835,et il
persiste probablement quelques cultivars de cette période dans des
anciennes propriétés bretonnes.
La multiplication peut se faire par graine (mais attention le taux de
germination diminue très vite) ou par bouturage. Il est conseillé de
planter les camélias au printemps.
La récolte des bourgeons ou des jeunes feuilles conditionne l’appellation et la qualité. En Chine la récolte du printemps est meilleure que celle d’automne. En bretagne la récolte s’échelonne d’avril-mai à octobre.
S’ensuit alors une transformation complexe constituée par une succession d’étapes (fixation, oxydation, roulage…) qui se traduira par la
couleur : thé blanc, thé vert, thé noir, thé bleu, thé jaune ou Pu Ehr.
Il existe actuellement en Bretagne 3 plantations de théiers en
développement et exploitation. Dans le cadre du lycée horticole un
verger conservatoire est en cours avec déjà de nombreuses variétés.
Conférence très intéressante qui s’est conclue par la traditionnelle
tombola avec de nombreux Camelia sinensis Quimper à gagner !
Annie Le Guyader
Les ARBRES REMARQUABLES, conférence
Conférence initiée par la MCE et la SH35 , pendant cette période de la Sainte Catherine. période imprimée dans notre mémoire, de plantation des arbres dans nos jardins. Période qui tend en raison des périodes de sécheresse, à avancer en automne.
Pierre BAZIN notre conférencier a créé l’agence Aubépine en 1999. Bureau d’experts techniques en gestion des arbres et donner une juste place au végétal dans les projets d’urbanisme.
LES ARBRES Quel sera l’arbre de l’année 2022 ?
Ce concours organisé par le magazine « Terre sauvage et l’office national des forêts est de retour. Quinze arbres ont été sélectionnés pour être soumis au .vote du public depuis le 2 novembre et jusqu’au 4 janvier 2023. Ce concours organisé en partenariat avec l’association A.R.B.R.E.S. vise à mettre en lumière les plus beaux arbres du patrimoine français.
Pour la Bretagne, un robinier faux-acacia de Saint Pol de Léon (Finistère) est désigné face à 14 concurrents (voir article OF du 16/11/2022). Pour voter, aller sur le site www.arbredelannee.com
Yves DARRICAU, grand planteur d’arbres, qui nous a reçu le 1er octobre dernier, vient d’écrire un livre dont nous vous conseillons la lecture. Il en a adressé un exemplaire à la SH35. Vous pourrez donc l’emprunter en attendant la conférence qu’il nous donnera le 5 février prochain.
DES ARBRES POUR LE FUTUR – éditions du Rouergue -« Planter c’est toujours diversifier. On ne plantera un arbre seul qu’en de très rares et belles exceptions ! Partout, il faudra s’inspirer du compagnonnage végétal naturel qui assure aux communautés d’arbres et d’arbustes des complémentarités utiles, incluant protection, apports d’azote, abri et entretien d’auxiliaires protecteurs, symbioses et échanges souterrains, étagement des floraisons pour la biodiversité…Avec cette pratique de compagnonnage, on optimisera la croissance de l’ensemble en assurant sa résistance. L’esthétique y gagnera aussi… »
La conférence en résumé
Arbres remarquable, critères et vues
Résumé de la conférence proposée par la MCE, la société Horticulture 35 et le concours de la société Aubépine.
Intervenant : Julien Chapelain (MCE) et Pierre Bazin (Aubépine).
Qu’est ce qu’un arbre remarquable ?
par Julien Chapelain
On dira qu’un arbre est remarquable par un ensemble de critères qui peuvent être seul ou à plusieurs.
- La taille, L’envergure, la forme, un ensemble ou alignement
- Sa rareté botanique, l’âge, l’exotisme
- L’état sanitaire
- Son histoire, les croyances
- Notre réaction, si au premier regard on réagit « Oh » ou « ouah »
Pourquoi inventorier ? On protège mieux ce que l’on connait
Préserver l’arbre parce qu’on le connaît mieux…
L’inventaire des arbres remarquables est un moyen de développer la connaissance de l’arbre, de favoriser toutes les initiatives locales qui permettront de sauvegarder ou de reconstituer le bocage : actions de sensibilisation au rôle de l’arbre dans la biodiversité, dans la protection de l’eau (qualité et quantité), dans la préservation des sols…
De nombreux arbres remarquables parcellent le paysage breton, on citera entre autre :
Un chêne pédonculé à la Prevalaye, un ensemble de châtaigniers sur le Mont Dol, un Platane dans le parc de Bréquigny à Rennes, une Glycine de chine sur la façade d’un bâtiment à Rennes, mais aussi des Ifs, Pin de Monterey, Thyopsis, Sequoia giganteum, Marronniers, Cormiers, etc.
Ces arbres souvent torturés par le temps, l’Homme et les éléments météorologiques sont de vrais refuges à biodiversité d’où la nécessité de les préserver, sans parler de leur impact dans notre paysage qu’il soit urbain ou rural.
C’est en avril 2007 que le projet “Arbres remarquables en Bretagne” a vu le jour.
Parce qu’il est souvent négligé, oublié, malmené, l’arbre n’a pas toujours la place qui lui revient. Devant la nécessité de reboiser la Bretagne et de développer le patrimoine arboré, des bénévoles issus d’associations de protection de l’environnement et regroupés à la Maison de la consommation et de l’environnement (Mce), à Rennes, ont décidé de s’engager dans une campagne de protection et de valorisation de l’arbre en Bretagne.
Pour aller plus loin :
Plus d’informations sur le site de la MCE :
Découvrir-la-nature les arbres remarquables
L’inventaire toujours en cours peut être consulté ou complété sur le site :
Lien sur le droit des arbres :
Le droit des arbres – juin 2022
Les arbres remarquables, remarquable fragiles, par Pierre Bazin
C’est au travers de trois exemples que le cabinet Aubépine, nous présente les vicissitudes de trois arbres, un if, un Sophora et un hêtre lacinié.
Dans le 1er cas, l’If de Landaul dans le Morbihan
Au début de l’histoire, l’if devait agrémenter un ancien cimetière situé autour de l’église, puis après déménagement du cimetière l’if a été conservé au près du calvaire et a continué à prospérer et faire la fierté des habitants.
La place n’était guère aménagée dans les critères modernes d’accessibilité (voiture et piétons) ni dans le schéma de « propreté urbaine » et dans le début des années 2000, il a été projeté de « moderniser » cette place.
On a donc décidé de créer un grand bac autour de l’arbre afin que l’arbre ne « s’échappe pas » et pour le protéger. Un éclairage a été installé pour mettre en valeur l’arbre
On a minéralisé la place et le tour de l’église de tel sorte que l’eau qui tombait du toit de l’église ou ruisselait au sol soit dirigée vers le réseau d’eau pluvial de la ville, et par conséquence ne pénétrait plus dans le sol et enlevé à l’if une source d’hydratation.
Par ces aménagements un If vieux d’environ 500 à 800 ans a progressivement dépérie et a fini par mourir en 2020.
Ces aménagements que l’on devait penser ne pas être néfaste à l’arbre et fait avec de bonnes intentions lui ont été fatale.
Mais que s’est-il passé ?
De mettre un mur autour des racines ainsi que le passage d’un réseau électrique a inévitablement provoqué la suppression et la coupure de racines ce qui a affaiblit le sujet, sans compter qu’il y a dû y avoir un apport de terre qui peut-être enterré le collet de l’arbre.
Ce que l’on doit retenir de cette expérience :
Lors d’un aménagement urbain, en plus d’un paysagiste se faire accompagner d’un écologue ou un cabinet spécialisé dans les arbres.
Intervenir au minimum sur les racines (pas d’éclairage, ni bac) maintenir le plus possible le sol naturel (sans bâchage ni bitumge).
Faire attention à la circulation de l’eau qui aliment la plante en eau.
Le second exemple : Le sophora du jardin des plantes de Caen
C’est un sujet de 20 m de Haut, 21 m d’envergure et 5,10 m de circonférence.
Le sophora est un bois assez cassant. Caen est à proximité de la mer et il n’est pas rare d’avoir de fort coup de vents supérieur à 80 km/h.
Ces coups de vents ont provoqués de nombreuses cassures de branches, des mesures effectuées depuis les années 1950 ont montrées que l’envergure du houppier a eu a de nombreuses reprise des variations de dimensions passant à plusieurs reprises de 22 m à 17 ou 11 m voir même 7 m.
Ce qui nous prouve que l’arbre à structurellement une forte résilience à reformer un houppier. Grace à ses nombreuses anfractuosités il abrité une biodiversité importante.
Le cabinet Aubépine a fait un diagnostic d’entretien par des tailles précises mais la nature en a décidé autrement, car peu de temps après un violent coup de vent est passé par là, le 18 juin 2022 et toutes les branches furent cassées pour ne rester que le tronc et une grande charpentière. Le service des jardins a opté pour conserver l’arbre.
Ce que l’on doit retenir de cette expérience :
Il est inutile de se précipiter sur la tronçonneuse pour abattre un arbre dont les branches se sont cassées par un coup de vent car l’arbre possède une grande capacité de résilience pour se reconstituer structurellement.
Le dernier exemple : Le hêtre lacinié de Coutances
Nous avons un Hêtre Lacinié (feuilles découpée) de 22 de haut, une circonférence de 3.55 m et planté en 1854
Dans ce cas, on retrouve les mêmes conséquences que sur l’If précédemment cité.
C’est-à-dire :
- un aménagement qui contraint dans un bac et coupe des racines,
- des cheminements autour de l’arbre qui tasse le sol
Ce qui a provoqué sur l’arbre,
- une descente de cime (le haut du houppier meurt) dû à un stress racinaire important.
- L’apparition d’un champignon lignivore le polypore géant, qui provoque le pourrissement des racines, Il contribue à affaiblir l’arbre.
Les prescriptions faite par le cabinet était drastique, suppression des aménagements et équipements autour de l’arbre, interdiction de circuler, périmètre de sécurité.
Le service des jardins à préférer abattre l’arbre.
De nombreux échanges ont clôturé cet conférence, tous allaient dans le sens de dire qu’il est important de préserver nos vieux arbres, que la gestion de l’arbre en milieu urbain est quelques chose de complexe que ce soit sur les rues ou les espaces privés en mutation.